Prévention de la morsure sur les jeunes enfants

Il n’est malheureusement un secret pour personne que les jeunes enfants sont les premières victimes de blessures délabrantes dues à des morsures de chiens, celles-ci étant souvent portées au visage, du simple fait de la concordance entre la taille d’un enfant et celle d’un chien.

Pourtant beaucoup de ces morsures pourraient être évitées !

Un chien ne mord jamais sans raison

Cette raison peut bien entendu être médicale (tumeur cervicale, hydroencéphalie, affection neurologique ou déséquilibre hormonal grave par exemple), mais cela reste très rare … d’autant plus qu’un chien présentant des comportements aberrants identifiés n’est jamais mis en présence d’enfants.

Pour une écrasante majorité, du moins dans le cas des enfants, les morsures sont dues à la peur du chien.
Que l’enfant lui ait tiré les oreilles pour jouer, l’ait surpris alors qu’il dormait ou ait involontairement marché sur sa queue, peu importe : le chien a réagit parce qu’il a eu peur et, en animal instinctuel qu’il est, il a tenté d’éloigner l’objet de son effroi avec le seul outil qu’il avait à sa disposition : sa gueule.

Disons-le tout net : avec un minimum de BON SENS et de SURVEILLANCE de NOTRE PART, beaucoup de nos enfants mordus seraient encore intacts … et beaucoup de nos chiens qui ont mordu seraient encore vivants.

Une liste de conseils

Des conseils si simples et évidents que l’on pourrait les trouver inutiles.
Mais ce serait sans compter la réalité des faits …

• Un enfant ne doit jamais rester seul avec un chien, même pour quelques secondes : non pas qu’un chien soit « méchant », mais simplement qu’un enfant peut, malencontreusement, produire des comportements (cris, sauts, mouvements brusques, etc.) qui peuvent déclencher une réponse instinctuelle de la part de l’animal.

• Un enfant ne doit jamais être seul responsable d’un chien.

• Un chien n’est pas un jouet : c’est un être vivant qui ressent des émotions. Il a droit au respect physique et psychologique.

• Les signaux émis par le chien (grognements, grondements, babines retroussées, aboiements, oreilles en arrière, poil hérissé, etc.) doivent toujours être respectés : il indique ainsi qu’il se sent dans une situation inconfortable et communique qu’il souhaite s y soustraire. Insister serait aller au-devant d’un danger.

• À éviter impérativement :

– gesticuler ou changer brusquement d’attitude : il pourrait croire à un changement subi de situation, ce qui se révélerait anxiogène pour lui,
– le regarder soudainement très fixement dans les yeux de manière autoritaire : selon le code canin, ce pourrait être interprété comme une invitation forte à la confrontation,
– l’acculer dans un coin sans possibilité de fuite,
– s’approcher de lui de manière trop vive et pénétrer dans son espace péricorporel de sécurité sans aucun préalable,
– le réveiller en sursaut,
– le déranger quand il mange / toucher sa nourriture quand il est en train de manger,
– lui faire mal quand on joue avec lui : pour le chien, le jeu est un moment où beaucoup de règles sont abolies, mais l’esprit doit rester ludique ; avec un jeune enfant qui a tendance à « s’exciter », un dérapage est vite arrivé,
– le surprendre, par exemple en s’approchant de lui par derrière dans l’axe de son corps sans faire de bruit puis lui taper sur l’arrière-train,
– les éclats de voix trop vifs quand on est proche de lui,
– l’enserrer fortement dans les bras, l’embrasser de force sur le museau, lui tirer la queue ou les oreilles, monter sur son dos comme s’il était un cheval, lui prendre la tête pour la tourner, l’arroser, lui lancer des objets sur le corps, etc. Bref, toute chose qui pourrait amener le chien à avoir une réaction de peur ou des notions de douleurs qu’ils ont aussi. Certains vétérinaires ont un role important pour l’appréhension de la douleur pour les animaux qui sont d’ailleurs couverts par une mutuelle chien au niveau des visites.

• Plus problématique souvent : les copains et copines de l’enfant. Ceux-ci sont moins contrôlables s’ils se retrouvent hors de l’autorité parentale ; il faut montrer la plus extrême vigilance à ce qu’ils ne se comportent pas « hors limites » avec le chien.

• Plus globalement, « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse » : les réactions canines sont instinctuelles et non pas culturelles comme peuvent l’être les nôtres et, n’étant pas doué de parole, ses seules réponses possibles pour éloigner ce qui le stresse ne peuvent être que des grognements, grondements, aboiements ou … morsures si l’on « force ses défenses ».

• Un chien n’a aucune possibilité de distinguer ses jouets de ceux d’un enfant : si ces derniers sont à portée, le chien jouera avec ! Autant donc ne pas le tenter : l’enfant pourrait vouloir récupérer son jouet, ou au mieux vous allez gronder le chien pour quelque chose qu’il ne peut pas comprendre.

LES 6 COMMANDEMENTS
À AFFICHER AU VU DE TOUS

1. Mon enfant n’est jamais laissé seul avec mon chien, même pour quelques secondes.

2. Mon chien n’est jamais dérangé quand il mange ni quand il dort.

3. Mon chien n’est pas un jouet, il ressent des émotions et a droit au respect.

4. Mon enfant ne fait jamais mal, ne fait jamais peur et ne surprend jamais mon chien, de quelque façon que ce soit.

5. Quand mon chien avertit, cet avertissement est respecté !

6. Les jouets de mon enfant sont mis hors de portée de mon chien.